Dans son nouveau freestyle, Draganov revisite à sa manière le célèbre tube d’Idir, A Vava Inouva. Le rappeur marocain s’essaye au kabyle et le moins que l’on puisse dire, est que le résultat vaut le détour ! Ce freestyle sort dans un contexte quelque peu particulier, lié notamment aux troubles causés par le Covid-19. Décryptage.
La musique pour faire face au confinement
La pandémie de Coronavirus qui sévit depuis début 2020 a engendré divers bouleversements dans le quotidien de millions de gens. Le confinement imposé par plusieurs gouvernements a poussé sportifs, chanteurs et influenceurs à redoubler d’ingéniosité sur les réseaux sociaux. Lives à rallonge, compétitions et autres challenges, tout est bon pour divertir et aider ses fans à surmonter cette épreuve. Le Maroc, où le confinement est entré en vigueur le 20 mars, n’échappe évidemment pas à la règle. Les rappeurs marocains rivalisent d’imagination et se lancent des défis amicaux par freestyles interposés, et Draganov n’est pas en reste.
Draganov reste à la maison… et envoie des freestyles
Dès le 16 mars, Draganov diffuse une vidéo pour appeler ses fans à respecter les consignes sanitaires du gouvernement. Le rappeur et compositeur originaire d’Oujda lance ensuite, le 20 mars, une série de freestyles intitulée Draga Galess F Dar. Une initiative pour inciter les gens à rester chez eux puisque son titre signifie littéralement Draga posé à la maison. Le quatrième volet de cette série, sorti le 25 mars, est celui dont il est question dans cet article. Draganov y adapte brillamment le titre d’Idir en mode hip-hop et s’essaye même au kabyle pour chanter son fameux refrain. L’instrumentale, qu’il a lui-même composée, contient évidemment les notes de la mélodie d’A Vava Inouva. Draga incorpore également un couplet en darija tout en groove et en musicalité, comme à son habitude. Enfin, pour évoquer aussi l’actualité du rappeur, son prochain album, intitulé Colors, devrait sortir courant 2020.
A Vava Inouva, un tube international
Sorti en 1973, le morceau A Vava Inouva devait initialement être interprété par la chanteuse Nouara. Il s’agit d’une berceuse écrite par Mohamed Ben Hamadouche et composée par Idir. C’est finalement ce dernier, alors âgé de 24 ans et encore inconnu du grand public, qui l’interprète à la radio. La chanson suscite d’abord un engouement à l’échelle nationale avant de traverser les frontières et d’être traduite dans plusieurs langues. Draganov n’est donc pas le premier, et sûrement pas le dernier à en réaliser une reprise. Le succès planétaire qu’a connu ce titre fait de sa mélodie l’une des plus facilement reconnaissables de la musique kabyle.